Telegraph : "Notre objectif était de jouer dans une salle identifiée sur la scène rock français"
Tu organises un concert à la Boule Noire le 6 mai. Peux-tu nous présenter Telegraph, le groupe en tête d’affiche ce soir-là ?
Telegraph est un groupe pop rock qui existe depuis 2017, qui est assez influent aujourd’hui. Ils font partie des artistes de ce style les plus écoutés en France, avec plus de cinq millions d'écoutes sur leur premier EP. Ils préparent leur premier album qui sortira début d'année 2024. On fait une date à la Boule Noire le 6 mai pour présenter des nouveaux titres, mais aussi leur nouveau show. On attend beaucoup de monde, des fans de partout en France. Nous avons même constaté du public d'Allemagne et de Belgique. Enfin, il y aura un grand nombre de professionnels du secteur et des journalistes.
Vous allez être en tournée un peu partout en France et en Europe. Comment s’est préparée la tournée, jusqu’à obtenir 22 dates aujourd’hui annoncées ?
On travaille avec une agence de booking appelée Pandaroux et basée à Strasbourg. On est en co-booking sur ce projet : j’ai souhaité garder une part de booking sur le projet sans devoir laisser l’exclusivité du booking à quelqu’un. Sur des groupes qui restent émergents, c'est toujours compliqué d'obtenir beaucoup de dates. Le développement d’artistes est un travail de long terme. Concernant la partie européenne, c’est Matthieu, membre du groupe qui l’a gérée, avec cette volonté de s'exporter à l'international. C'est un travail qu'on a initié depuis quelques années. Dès 2017, ils ont tourné en Belgique. C'était notre cible prioritaire à l'international : c’est accessible, proche, en langue française, un peu comme un autre département de France. Ensuite, on a tourné en Suisse, en Allemagne. On essaye de se développer dans de plus en plus de pays. L'objectif cette année était de faire une tournée Nord-européenne qui passe par l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et même en Norvège : ils jouent à Oslo le 20 mai.
Vous allez avoir cette date à la Boule Noire. Qu'est ce qui a poussé le choix de cette salle ?
La Boule Noire est une salle assez emblématique pour le rock parisien, sans avoir une grande jauge. C'est comme un Gibus à l'époque, qui était assez connu pour le rock ou même le Bus Palladium, qui avait un nom mythique. On ne voulait pas jouer dans une salle de 400 personnes comme on l'a fait à la sortie de leur premier EP : notre objectif était de jouer dans une salle identifiée sur la scène rock, qui puisse être complète assez facilement pour que ce soit un gros show et que ce soit une claque pour tout le monde.
Comment convaincre une salle comme la Boule Noire d'accueillir un groupe tel que Telegraph ?
Ça n'a pas été hyper compliqué. Le groupe est relativement reconnu, à défaut d'être déjà connu du très grand public. La salle connaissait déjà le projet et ont tout de suite été très motivés, sachant qu'ils savaient que la salle pourrait être remplie. D'un point de vue musical, ça colle à fond avec le lieu, bien qu’ils font pas mal de choses différentes. La salle a un positionnement rock implanté depuis longtemps. Telegraph colle très bien avec l’esthétique du lieu.
Quand vous vous mettez d'accord, notamment sur la date, quelles sont les étapes suivantes ?
Quand on planifie un programme promo et de tournée, la première chose est de fixer une date, ou en tout cas une période pour la date parisienne. On définit ensuite une salle cible. Pour nous, c'était la Boule Noire. On décide ensuite concrètement de la date, donc le 6 mai. Quand tout cela est validé, il faut louer la salle et contractualiser. Il faut ensuite préparer le plateau, donc avoir la tête d'affiche et sa première partie. Ici, nous sommes dans le cas d’une location : c'est nous qui sommes producteurs sur cette date. On doit alors tout définir, des horaires au prix du billet, à la programmation sur la date.
Vous louez la salle, et ensuite le producteur, en l’occurence toi, cherche la rentabilité, notamment en proposant un prix accessible et en même temps qui vous permettre d'atteindre un break even.
Exactement, sachant que c'est toujours compliqué à Paris d'atteindre un équilibre quand on loue une salle parisienne parce que c'est très cher. Les salles à Paris ont d'énormes frais, notamment immobiliers. Forcément, ça se répercute sur les prix de location. Nous, à Paris, on est jamais vraiment rentable, ou alors de peu. Par contre, avoir une Boule Noire dans sa tournée qui puisse potentiellement être complète, en tout cas c'est l'objectif, nous aide énormément. C'est une salle qui est identifiée, les programmateurs de toute la France la connaissent et du coup, ça les rassure. On savait que c'était un investissement, qu'on n'allait pas forcément gagner d'argent sur cette date, qu'elle allait être à peine à l'équilibre. Mais, derrière, ça nous a permis de booker beaucoup de choses. Donc à l'échelle de la tournée, c'est hyper rentable.
Sur la Boule Noire, tu pars sur un modèle de location. C’est toi qui gères la partie Billetweb ?
Sur cette date, le groupe est producteur, donc tout se passe via leur structure. Moi, je m’occupe de la production exécutive. En gros, j’exécute toutes les tâches administratives de gestion, d'organisation pour que les artistes n'aient pas à le faire. C'est aussi mon rôle de manager, de leur laisser le temps de faire de la musique. La billetterie fait aussi partie de la production exécutive. Billetweb était intéressant dans notre gamme, évitant de répercuter un grosse commission sur le spectateur. J’ai fait un comparatif, et Billetweb est plus intéressant que d’autres concurrents à ce niveau. J'ai pu vraiment paramétrer tout ce que je voulais.
Vous avez d'ailleurs chercher à personnaliser la billetterie, pour offrir une expérience plus proche du spectateur.
Oui, on voulait vraiment une expérience immersive pour le public, du coup j'ai paramétré le plus de choses possibles. Déjà, la boutique la boutique en ligne et la création des tarifs, c’est la base. Nous avons également personnalisé les billets avec un visuel du groupe. Les gens qui vont recevoir le billet par mail auront une photo du groupe. On a par ailleurs fait un mailing : dès que les gens achètent un billet, ils reçoivent un mail avec un mot du groupe sous forme de remerciements. On a vraiment voulu personnaliser au maximum tout ce qu'on pouvait, pour que ce soit une expérience globale et que ce soit le plus humain possible, même si ça passe par un logiciel. Même si les spectateurs ne sont pas en contact avec nous quand ils achètent leurs billets, on cherche à ce qu’ils aient l’impression de l’être.