Comment réaliser une affiche de festival impactante ?

Anaïs est graphiste et web-designer et travaille avec Billetweb. Dans cet article, elle nous parle plus concrètement de son métier et de l’importance des éléments présents sur une affiche.

Peux-tu nous parler un peu de toi ?

Je suis Anaïs Boucherie, graphiste et web-designer. Je travaille notamment pour Billetweb, billetterie en ligne et solution cashless pour des événements comme des festivals.

Parlons un peu des affiches des festivals, et de ta connaissance du sujet. Quels sont pour toi les éléments fondamentaux qui doivent toujours ressortir ?

Il faut mettre en valeur ce qui est lié à l’identité du festival. Je pense par exemple au logo, aux typographies, aux couleurs, aux éléments graphiques qui composent l’identité. Ce peut être des patterns ou des illustrations. On voit par exemple que Musilac, un festival en Savoie, propose beaucoup d’illustrations mettant en valeur l’emblème de l’hippopotame.

Ensuite, nous cherchons à structurer toutes ces idées. Par exemple, sur les affiches, on voit que le logo est le plus mis en valeur. Viennent ensuite le nom du festival, les dates, de l'événement, puis les noms des artistes. On termine l'affiche en général avec les logos des partenaires et des sponsors de l'événement, lorsqu’il y en a.

Dans la majeure partie des cas, mais ce n’est pas une règle générale, les affiches sont au format portrait.

Pour créer l’affiche la plus représentative de notre événement, il faut faire un travail de veille. Qu’est-ce que ça veut dire pour toi ?

Lorsque l’on fait du graphisme, pour quelque support que ce soit, il faut faire de la veille. En clair, il faut chercher de l’inspiration en regardant ce qui se fait pour des projets similaires. Dans le cas d’une affiche de festival, il est intéressant de regarder les différences styles d’affiche qu’il y a sur tous les festivals aux alentours, ce qu’ils ont fait lors des éditions précédentes et ce qu’ils font cette année. Pour aller encore plus loin, on peut également regarder l’intégralité du secteur de la musique, voir des affiches d’autres secteurs. L’intérêt est d’essayer de comprendre les règles générales afin d’innover, de s’inspirer ou de travailler avec quelque chose qui fonctionne déjà.

Tu as composé la charte graphique du festival Troyes Décibels. Quel a été ton processus pour trouver la meilleure idée ?

J’ai beaucoup regardé ce que font les autres festivals français, notamment Rock en Seine, Solidays et Musilac. J’ai tout analysé, du logo aux couleurs, en passant par la structure générale et la mise en avant sur les réseaux sociaux. Je suis allée sur des sites comme Behance et Pinterest afin de chercher de l'inspiration.

Pour ce festival, j'ai souhaité jouer sur le mot “décibel” afin de faire écho au nom du festival. Je cherchais donc aussi des inspirations sur les vagues, le son, sur les décibels. Pour les couleurs, je suis restée sur l’orange et sur le bleu, à la demande du client.

Comment peut-on créer une image de marque reconnaissable d’une année sur l’autre ?

Il faut voir ce qui fait la valeur de la marque. Ce peut être le logo ou la typographie. Si l’on dispose d’une typographie un peu originale, que l’on a pas l’habitude de voir, on va l’assimiler à la marque en question. Ensuite, il faut se pencher les couleurs et les éléments graphiques, ainsi que la mise en page et la structure de ces éléments entre eux. Reprenons l’exemple de Musilac : les illustrations tournent presque chaque année autour de l'hippopotame. Quand on voit cet animal sur une affiche, on pense directement au festival. Il y a aussi le type d’illustration, de manière générale. Si chaque année un festival fait un contenu visuel différent mais avec un style similaire, on peut reconnaitre ce festival par la patte graphique de ces illustrations. Ainsi on peut identifier les marques dans leurs différences.

Il y a eu une évolution sur la conception des affiches, ces dernières années ?

De manière générale, nous avons toujours les mêmes éléments. Le logo est mis en valeur, suivi des dates et des artistes, puis des logos partenaires des événements en bas. Mais ces dernières années, on voit de plus en plus de festivals qui ne mettent plus en valeur leurs têtes d’affiche. Ils préfèrent classer leur line-up par ordre alphabétique. Généralement, ces événements existent depuis plusieurs années, et jouissent d’une réelle notoriété. Ils attirent du monde à chaque édition. Ils n’ont donc plus forcément besoin de mettre en avant des grands noms pour faire venir du monde. À l’inverse, les nouveaux festivals doivent forcément mettre en avant leurs têtes d’affiche pour attirer leur public.