Interview : Ultra Succès pour ultravirage

Peux-tu nous en dire plus sur l’histoire du collectif TDN et sur les motivations qui ont conduit à la création du festival ultravirage ?
Globalement, le collectif est issu d’un groupe d’amis lycéens, dont faisait partie Reda, l’actuel président de la structure.
L’objectif premier était de fédérer et rassembler les gens autour de l’organisation de soirées et de la fête.
Les premiers événements animés par Reda étaient de petites soirées d’environ 80 personnes dans des lieux privés, baptisées Unit One.
C’est un collectif purement grenoblois et fier de l’être !
Aujourd’hui, nous avons gardé cet ADN, la majorité des événements ayant lieu à Grenoble mais nous organisons aussi des soirées à Paris, à Lyon et plus récemment à Marseille.
La création d’ultravirage répondait à une envie de toucher un public plus large. Nous avons imaginé une « fête de jour » accueillante pour les familles, et ouverte à des publics parfois moins familiers de la scène électro.
Et puis, il fallait bien que Grenoble ait son festival ! (rires)
J’ai l’impression que la scène électro est aujourd’hui beaucoup moins underground qu’il y a 10‑15 ans. Comment expliques-tu ces évolutions ?
À l’origine, la scène électro était un mouvement dissident, quasi interdit.
Aujourd’hui, plus accessible, le côté underground s’est déplacé vers les raves, notamment dans des territoires où trouver des lieux adaptés est compliqué (on pense à Marseille, par exemple).
À Grenoble, l’espace existe pour accueillir ce type d’événements. Le milieu techno/électro, autrefois exclusivement nocturne, s’est gentrifié au fil des ans.
En revenant sur ultravirage, le Stade des Alpes est un lieu très atypique. Qu’apporte-t-il de différent ?
Cette opportunité de réaliser notre événement dans le stade, c’est la meilleure chose qui soit arrivée au festival.
Le lieu se suffit presque à lui-même.
Beaucoup de gens viennent pour le stade alors qu’ils ne connaissent pas forcément ce milieu musical.
C’est un gros élément de différenciation pour nous, peu de festivals en France se déroulent dans un stade.
Alors évidemment, les espaces ne sont pas extensibles, il faut les réorganiser pour imaginer où vont être placées les scènes, les espaces de restauration, …
Quels sont les aspects invisibles aux yeux du public mais pourtant fondamentaux dans l’organisation d’un tel événement ?
L’organisation d’un festival, c’est des dizaines et des dizaines de petits détails qu’on imagine pas avant de mettre les mains dedans.
Pour moi, je dirais que c’est avant tout le travail accompli par les bénévoles en amont de l’événement.
Nous sommes cinq au cœur de l’organisation, soutenus par 16 membres actifs (responsables de pôles à l’année), 50 bénévoles permanents et 200 volontaires mobilisés lors d’ultravirage.
Je suis le seul salarié ; sans l’investissement de toute cette équipe, rien n’existerait. Et en parallèle de l’organisation d’ultravirage (de novembre à mars), nous continuons à produire nos soirées habituelles.
En 2024, ce sont 25 événements signés TDN, dont 16 à Grenoble.
Quelle anecdote drôle ou émouvante retiens-tu de cette édition ?
Pendant le closing de Fasme & Binary Digit, je suis monté sur scène pour remercier toute l’équipe et le public.
Après tant d’intensité, le relâchement des derniers instants d’un tel événement est toujours chargé d’émotion.
Si ultravirage était un morceau, ce serait lequel ?
« Burn da Roof » de Traxman : c’est pour moi la vibe de notre festival.
Un dernier mot, Bruno ?
Le public est le premier ambassadeur de notre festival, de nos soirées et de notre collectif. Pour garantir la pérennité de tels événements, il faut s’y investir : en parler, y participer.
Continuez à faire vivre cette scène musicale qui nous tient tant à cœur !


