Othe-Armance Festival : un événement pour tous les goûts
L'Othe-Armance Festival, anciennement Festival en Othe, existe depuis plus de 30 ans. Qu'est ce qui fait succès de cet événement qui dure dans le temps ?
Nous avons voulu proposer un festival de musique dans une zone rurale qui compte peu de salles de spectacles. L’équipe qui a créé le festival en 1991 a, à son niveau, permis de nombreuses avancées : structuration de certains intermittents, formation de régisseurs techniques… La reconnaissance du festival vient de la force de travail de l'équipe, mais aussi d’une reconnaissance auprès de tutelles officielles : la région Grand Est, la région Bourgogne, les départements de l’Aube de l'Yonne.
Depuis 30 ans, une certaine qualité et une certaine réputation sont allouées à ce projet, beaucoup de monde s’y investit durement. Dans le rythme d'un festival, il y a des hauts et des bas. Dans les hauts, il y a eu beaucoup, toujours beaucoup d'humilité et dans les bas, beaucoup de combativité pour continuer. Pendant le COVID par exemple, le créateur du festival (désormais parti en retraite), a refusé de rester inactif et de juste attendre que ça passe avec les subventions. Le fond de ce festival est vraiment de venir au plus près du public et des gens.
Dès le nom du festival, on retrouve votre attachement au territoire. Comment démontrez-vous cet engagement en Othe et en Armance ?
Nous avons quelques villes voisines, comme Troyes et Auxerre. Notre festival porte les couleurs de notre territoire naturel autour de la rivière Armance. C'est avec cet environnement que l’on propose des concerts, là où une ville bénéficie de structures (théâtres, salles…) et propose des artistes qui se succèdent dans un même lieu. L’idée est donc venue de créer un festival non pas sur un lieu, mais sur un aspect itinérant. Il parcourt le territoire, les églises, les parcs ou les salles des fêtes. Il implique les gens de ce territoire, très peuplé mais dans des communes assez espacées. Le programme du festival propose une quinzaine de rencontres dans différentes communes : nous sillonnons vraiment tout le territoire.
D’ailleurs, votre festival a changé de nom en 2021 : pourquoi cela ?
Michel Joubert, créateur du festival aujourd’hui à la retraite, s’est dit qu’avec mon arrivée et de celle des autres personnes dans l'équipe, il était temps pour le festival de trouver un nouveau souffle avec une nouvelle appellation, même si elle n'est pas radicalement différente. Le festival a donc changé de nom et de charte graphique en 2021, au moment de notre passage à Billetweb. Le festival aujourd’hui correspond plutôt à une nouvelle dynamique. Auparavant, les territoires Othe et Armance étaient un peu en rivalité, alors qu’aujourd’hui, ils collaborent, sont soudés.
Vous proposez donc un festival évolutif sur plusieurs mois. Comment avez-vous organisé la billetterie pour pouvoir offrir autant d'expériences très différentes les unes des autres ?
On pourrait certes s'attendre à voir des tarifs abonnés par exemple. Aujourd'hui, on bénéficie plutôt de la lenteur de la période, du fait qu’on commence au mois de juillet et qu'on finit au milieu du mois d'octobre. Beaucoup de festivaliers du mois de juillet reviennent par exemple en septembre. En clair, on propose trois billetteries. D’abord, le festival à Aix-en-Othe, qui est le festival le plus rassembleur en plein air. Les rendez-vous sont fixés au 7 et 8 juillet. Plus tard, on a le Festi'Coccinelle, la manifestation pour les enfants, à Saint-Florentin, dans l'Yonne et sur deux jours, 12 et 13 juillet. Encore une fois, il y a une billetterie unique. Enfin, nous avons une troisième billetterie pour le festival itinérant du mois de septembre à la mi-octobre. Cette billetterie propose onze rendez-vous. Nous avons donc onze onglets de billetterie dans le même événement. Ainsi, les festivaliers peuvent faire leur choix dans la même commande.
Il est assez rare de voir un festival qui vend trois festivals en même temps. Depuis trois ans donc, nous avons supprimé les distinctions. Je pense que le concept a plutôt bien été compris l'an dernier par les festivaliers : on a fait 10 000 spectateurs, c'était notre record absolu. On est sur une large période avec un grand nombre de rendez vous et les gens jouent plutôt le jeu. Un artiste va attirer sur l'affiche, puis les gens se rendent compte qu'il y a différentes étapes de prix et font leur choix.
Vous avez donc différents publics qui ne sont pas les mêmes sur la saison, voire d’une année sur l’autre ?
Il y a une certaine récurrence, certains publics reviennent. Je pense qu'une fidélité est en train de s'installer. Le festival prend ses repères avec une charte graphique excitante et tendant à dépoussiérer le festival. Mais on observe aussi, comme beaucoup de lieux, un public très volatil, qui vient si les artistes programmés lui conviennent. Je pense que c’est le cas de beaucoup d'organisateurs aujourd'hui. C'est une remise en question sur laquelle on travaille énormément. On essaye de développer le plaisir du festivalier sur d’autres éléments. On a des lieux très remarquables, avec des parcs, des arbres centenaires, une scénographie lumineuse, un village associatif et artisanal... Souvent, les festivaliers disent que c'est l'un des lieux les plus remarquables qu'ils ont vu pour faire un festival. Donc ça, c'est vraiment une force. Travailler le public est un objectif de chaque année. La programmation est encore beaucoup trop importante dans les différents projets de festivals.
En fait, vous avez différents types de publics cibles en fonction des événements.
Exactement. En plus, on a une programmation très spéciale, éclectique et intergénérationnelle, avec des artistes de générations très différentes qui cohabitent sur les mêmes soirées. On peut être vraiment attiré par un artiste. L'an dernier par exemple, nous avons accueilli un rappeur et de la musique traditionnelle bretonne à la suite. On veut inclure tous les publics, qu’ils se sentent tous concernés, en ayant conscience qu'on est sur une zone géographique où il ne se passe pas beaucoup de choses. Pour cela, on essaie de plaire au public le plus large.
Les gens achètent de moins en moins en prévente. C'est un phénomène qui est assez global, notamment en France, des événements qui font complets alors qu'ils avaient 50 % de préventes le matin même.
C'est le cas. On a eu l'an dernier des ratios extrêmement importants de fréquentation à la dernière minute. Ce n'est pas toujours rassurant car les organisateurs ont besoin de trésorerie au départ pour payer les acomptes des artistes. Forcément, on remet en question la programmation. C'est le cas de la plupart de nos confrères qui sont souvent à la dernière minute également. Pourtant, les scores sont là : l’an dernier on a fait des entrées totalement incroyables, alors qu'au petit matin, c'était impensable de savoir qu’il y allait avoir autant de monde. Les habitudes ont changé.
Quelles actions avez-vous mises en place, ou que vous allez remettre en place cette année pour limiter l'impact environnemental du festival ?
Nous faisons partie du réseau Grabuge, réseau des musiques actuelles du Grand Est, qui nous ont proposé une formation. Nous avions déjà un certain nombre d’actions et avons voulu aller encore plus loin. Cette année par exemple, on a créé douze toilettes sèches et on va commander un parc de gobelets non imprimés afin de les faire durer d’une année sur l’autre. Ensuite, on a un partenariat avec Karos, application qui facilite le covoiturage sur les courtes distance. On va mettre en place une communication avec eux, sachant que le poste de consommation le plus élevé, c'est le transport du public. Nous avons aussi d’autres idées que nous souhaiterons progressivement développer, comme des récompenses par tirage au sort pour ceux qui viennent en vélo.
Qu’est-ce qui a poussé le choix de Billetweb ?
Le service dont on bénéficiait auparavant n'était pas le plus adapté à notre format de festival. Nous avons échangé avec Billetweb, et la solution m’a parue cohérente avec nos besoins. Quand on doit faire des billetteries avec des petits tarifs, la commission est cohérente. Je trouve que c'est un bon outil pour des professionnels comme nous, étant facile à prendre en main et très complet.