À la rencontre des organisateurs #2 - Les Brumes en temps de pandémie
Comment s’est créée l’association Les Brumes ?
L’association est née en 2013 d’une volonté de créer un événement en extérieur pour les habitants de Sainte-Sigolène. Le site du festival s’y prête parfaitement. L’événement a été organisé une fois, ça a bien pris et nous ne nous sommes jamais arrêtés. Quand je suis entré dans l’association, j’ai demandé pourquoi ce nom, « Les Brumes ». On m’a répondu qu’au début, ils ont mis les pieds dans un domaine auquel ils ne connaissaient rien, et qu’ils avançaient à vue..
Vous proposez une programmation exclusivement française. Est-ce que c’est dans vos valeurs ?
La volonté de l’association en tant qu’entité est de proposer un programme familial. On organise ce rassemblement à la fin de l’année scolaire. S’ils en ont envie, le site se prête à faire courir les enfants. On a besoin d’un programme qui soit tout public et familial, français par volonté. On ne veut pas quelque chose de très marqué, comme un festival exclusivement rock ou rap. En ce sens, on explore tous les styles en restant dans une lignée d’artistes français populaires dans le but de créer un programme familial. Ainsi, il est possible de venir avec ses enfants sans appréhension.
Le fait d’avoir une programmation nationale vous a aidé dans l’organisation et la gestion, en ces temps de pandémie ?
La simplicité réside dans les échanges avec les producteurs et les régisseurs. Par exemple, Vianney, Boulevard des Airs et Clou font partie de la même société de production, Zouave. Avec le contexte, il y a un côté très humain qui s’est instauré, ainsi qu’une certaine souplesse qu’on espérait. En plus, on a annoncé en avril alors que d’habitude, on le fait en décembre. Je pense aussi que les artistes de cette année sont très humains et ont pleinement conscience de la difficulté de tout le monde. Il y aura sûrement des imprévus, car on est dans un contexte sanitaire que l’on ne connaît pas très bien. Normalement ils ne devraient pas être impactés par ça mais je sais que si c’est le cas, on pourra compter sur leur compréhension.
Concernant les restrictions sanitaires, comment s’est passée la gestion lors de la préparation de cette édition ?
La chance que l’on a, c’est la taille de notre site. Notre jauge maximale est fixée à 6000 personnes debout. Si tout le monde était assis, nous n’avions pas de limitation de jauge. Nous sommes alors partis sur une prestation assise, qui ne nous enchantait pas vraiment mais qui nous permettait de démarrer. L'installation des gradins était une dépense colossale. La nouvelle norme des 4 mètres carrés par personne debout nous a beaucoup aidé. Aujourd’hui, grâce aux toutes dernières règles, debout et sans masque, c’est plus simple. Notre jauge est désormais limitée à 3500 personnes par soir. Il y aura aussi des aménagements au niveau de la buvette et du food truck. Il va falloir compter sur nos bénévoles.
En combien de temps avez-vous préparé cette édition ?
Démarcher les artistes et les productions prend quelques semaines. Il faut aussi ajouter entre un mois et un mois et demi afin de trouver un accord. À partir du moment où l’on annonce, donc vers mi-avril cette année, nous travaillons tous les jours jusqu’à l’événement. Après, il faudra encore démonter et débriefer. À partir de l’annonce, c’est deux mois de travail. Avant, c’est encore à minima un mois de programmation d’artistes.
Le fait d’être un des premiers festivals en France cette année à avoir lieu, est-ce un challenge ?
On ne regarde pas de façon très intense ce qui se passe autour, même si l’on est au courant. Nous sommes toujours un peu les premiers car on est au début de la saison. C’est une habitude pour nous mais ça n’a rien conditionné. Nous avons géré notre crise de notre côté, en consultation avec les textes et la réglementation. La seule chose qu’on se dit, c’est que les gens, le public et les artistes seront très motivés pour faire la fête. On reçoit d’ailleurs plus que d’habitude des messages spontanés de gens qui nous disent merci et qu’ils ont hâte.
Concernant Billetweb, comment s’est passé le lancement de la billetterie ? Quel a été votre cheminement lors de cette édition particulière ?
Ça s’est passé simplement dans le sens où nous n’avions pas de système de prévente. On est partis en se disant que si nous devions annuler, on rembourserait. Nous avons expérimenté Billetweb en 2020 sans qu’il n’y ait d’événement. Nous avons vu toute la thématique de la préparation des billets et des visuels. Heureusement qu’on avait travaillé là dessus, nous avons gagné du temps cette année. Nous sommes allés vers Billetweb car même si nous ne sommes pas allés jusqu’au bout l’année dernière, que nous avons dû rembourser des gens, on a apprécié la souplesse, le principe du modèle, et les réponses à nos questions. On recherche des structures à taille humaine, et le fait de pouvoir parler avec les équipes est rassurant. On est autonomes mais on sent qu’on est accompagnés.