Écume festival : l'événement ancré et engagé
Peux-tu me parler de l’Écume festival ?
L’Écume festival est un événement créé par l'association les Électros de Quiberon. Créé en 2022, le festival se tient désormais sur deux jours. Il a lieu sur la presqu'île de Quiberon, sur la commune de Saint-Pierre-Quiberon.
Cet événement est différent de tout ce que l’on fait sur le reste de la saison avec notre association. Si nous organisons une vingtaine d'open-air en Bretagne Sud pendant l'été pouvant accueillir jusqu'à 1000 personnes, le festival Écume est un événement plus grand, plus éclectique et plus accessible à tous les publics. La mairie de la ville nous a proposé un terrain et nous soutient sur ce projet.
Qu’est-ce qui justifie cette évolution en seulement un an ?
Avec les Électros de Quiberon, nous organisons des événements depuis 2017. Notre réseau s'est bien développé, nous commençons à bien être connus dans la zone, en plus d'être, d'après moi, assez bons en communication, notamment sur les réseaux sociaux. Grâce au succès de l'an dernier, nous avons pu aggrandir le terrain et passer sur deux jours. Nous avions 3 500 festivaliers l'an dernier, nous en accueillons désormais 10 000.
Cette année, vous êtes passés au cashless. Pourquoi ce choix ?
L’an dernier, nous avions un système de jetons. C’était le bordel (rires) ! C’était ingérable, autant pour les bénévoles que pour le staff. Les queues aux caisses étaient interminables, elles duraient parfois plus d'une heure et demie, ce qui démotivait les festivaliers. Il fallait que l’on trouve une solution plus facile pour tout le monde. Le choix du cashless s'est imposé à nous pour cette raison, mais aussi sachant que nous allions grandir en taille. Nous voulions également avoir un contrôle des flux entrants et sortants. Comme nous sommes chez Billetweb depuis le début, nous vous avons posé la question de la mise en place du cashless, et tout s'est très bien passé.
La thématique de l’écologie est au coeur de votre festival. Quelles actions avez-vous mis en place pour minimiser l'impact environnemental du festival ?
Nous avons mis en place le tri sélectif et une brigade verte. Nous avons également mis en place une troisième poubelle pour les biodéchets devant tous les food trucks. Nous avons également trié le verre, en collaboration avec la communauté de communes, qui s'occupe du tri des déchets et qui nous a fourni des équipements. Après, c'est difficile de savoir si tout a bien été respecté. Nous avons eu beaucoup de travail à la sortie du festival pour tout nettoyer, et notamment pour s'assurer du bon tri par les festivaliers.
J’ai trouvé des groupes électrogène, mais il fallait les ramener de Paris, ce qui n’a pas de sens. Les groupes que nous avons finalement pris sont d’Auray à une trentaine de kilomètres du festival, ce qui nous a permis de limiter les allers retour. J’ai vu par la suite qu’Engie proposait des arrivées électriques pour les festivals, comme c'est le cas pour d'autres événements tels que We Love Green. Mais pour que cela se fasse, il faut que le festival soit pérenne sur des années.
Comment peut-on inciter les festivaliers à minimiser leur impact ?
La meilleure manière reste de favoriser le covoiturage, les transports en commun, voire l'utilisation du vélo. On a incité les festivaliers au maximum à faire du covoiturage et avons demandé à la SNCF de nous mettre un train à disposition, sachant que la gare de la ville est à côté. Chacun doit se responsabiliser, mais j'ai l'impression que les festivaliers le comprennent. Nous avons mis en place un parking à vélo, beaucoup de personnes ont joué le jeu. Au niveau des déchets, il est important d'apporter sa gourde, d'utiliser des verres réutilisables.
Quels changements faudrait-il développer, pour un secteur encore plus vert ?
Je suis ingénieur environnemental de métier. Il m'était important d'avoir un impact limité en gaz à effet de serre. Ce qui pollue le plus, c’est le déplacement des festivaliers, les groupes électrogènes et la consommation de gazole sur site. J'ai essayé de trouver des solutions, mais malheureusement, aucune n'est réellement proposée sur le Grand Ouest de la France. Nos sociétés ne proposent pas encore de solutions pour réduire notre impact en émissions de carbone sur ce genre de grandes manifestations. Nos sociétés doivent s’adapter plus vite.
On parle d'environnement de plus en plus souvent, mais il n'y a que très peu de solutions concrètes, en dehors de la sensibilisation. Un festival, par définition, est énergivore. En diffusant le message, ça peut donner des idées à des entrepreneurs pour commencer à développer des solutions pour que le secteur soit plus vert, plus responsable. C’est un sujet qui me tient à coeur. Si on veut agir pour préserver la planète, il faut s’attaquer à ces problématiques, que les entreprises et les acteurs s’engagent encore plus intensément.