Limiter l’empreinte carbone de l’événementiel : c’est possible
Les festivals : un enjeu majeur
Un festival est un événement éphémère créé de toutes pièces dans un lieu précis. Dès lors, les conditions techniques nécessaires à sa bonne tenue sont nombreuses. Notons de manière non exhaustive le déploiement du réseau électrique pour l’alimentation du site et notamment des scènes, les transports de matériel, le passage parfois de dizaines de milliers de participants, la production et la gestion de centaines de kilos de déchets, mais aussi les toilettes, qui sont autant d’éléments susceptibles d’augmenter l’impact écologique d’un site.
Des solutions sont proposées pour essayer de réduire cet impact :
- Les gobelets en plastique sont arrivés sur la quasi totalité des festivals.
Il est difficile toutefois de juger la réussite de l’action, la production de plastique étant assez importante pour un événement, et les verres ne sont peut-être pas autant réutilisés que ce que l’on pourrait penser. Beaucoup décident de garder leur gobelet en souvenir, impliquant la production d’un nouveau contenant l’année suivante.
Autre option, le gobelet en carton, plus écologique, mais nécessaire en plus grand nombre.
- Également le déploiement de système de toilettes sèches qui remplacent les toilettes à chasse traditionnelle, très gourmandes en consommation d’eau
- La limitation de la production de plastique au profit du carton pour les emballages des food trucks.
D’autres bonnes actions
En plus des différents éléments nommés précédemment, d’autres techniques vertes sont mises en place.
- Mise en place de navettes :
Prenons l’exemple de Musilac qui propose des bus gratuits depuis plusieurs parkings stratégiques dans les villes voisines. Ainsi, il est possible de rentrer en toute sécurité tout en économisant de l’essence. En multipliant par des milliers de festivaliers, l’économie d’énergie est réelle.
- Mise en valeur des circuits courts et des acteurs locaux :
Ces derniers proposent une offre de restauration de qualité avec le plus grand respect pour l’environnement. C’est le cas du Festival de Thau qui également s’assure d’une démarche “zéro plastique à usage unique”.
- Conférences sur les sujets d’actualité :
Par exemple, les Pluies de Juillet ont invité en 2022 des acteurs militants tels qu’Enora Chopard, membre de l’association Terres de Lutte, ou Gilbert Cochet, fondateur de l’association Forêts Sauvages. Voici ici une bonne manière de parler des sujets importants tout en profitant de la culture et de la musique.
Des bons élèves parmi les festivals
En France, mais aussi en Europe, certains festivals se démarquent par leurs actions éco-responsables et par les valeurs qu’ils véhiculent auprès de leurs festivaliers, mais aussi auprès du public des réseaux sociaux. Parmi les géants de l’Hexagone, nous pensons presque automatiquement à We Love Green et au Cabaret Vert. Le premier exemple alimente notamment ses scènes de panneaux solaires, le deuxième met un point d’honneur au tri des déchets et au maintien de la diversité, implanté entre ville et forêt.
Du côté de l’Insane Festival possède le label “éco responsable” grâce à ses valeurs et ses engagements, et leurs accords avec Enedis, fournisseur énergétique qui cherche de manière opérationnelle à limiter l’empreinte carbone. Le festival proposait également de reverser 1€50 à Sea Shepherd France pour chaque éco cup amené au stand de l’ONG présent sur site.
D’autres festivals, en plus de leurs actions, font le choix de la sensibilisation. C’est le cas du Delta à l’audience assez étudiante. Nous retrouvons sur site un village Environnement avec un grand nombre d’activités cherchant à sensibiliser le spectateur. D’autres enfin offrent notamment des cendriers aux spectateurs pour limiter le nombre de mégots au sol (rappelons d’ailleurs que la loi punit d’amende les contrevenants surpris en train de jeter leurs mégots au sol).
L’action des prestataires billetterie et cashless
Concernant les billetteries, des techniques sont mises en place pour limiter les consommations superflues. Déjà, l’apparition du format de billet “en ligne” permet de ne plus avoir à imprimer les entrées aux événements, limitant dans sa quasi totalité le format papier. De fait, la plupart de la solution de billetterie est de nos jours presque intégralement virtualisée, les échanges se faisant principalement en ligne.
Également, le cashless offre la possibilité de limiter drastiquement l’impression de tickets de caisse. Le participant, avec le pré-chargement, bénéficie de son reçu directement par mail, et lors du chargement sur place, a la possibilité de scanner un QR pour accéder à son reçu. Comme pour la plupart des commerçants, le ticket de caisse de paiement par Carte Bleue est désormais optionnel. Sur les stands, le paiement en cashless mis en place, il n’y a pas de production de reçu et le participant a accès à l’historique de ses consommations directement sur son compte cashless.
Enfin, pensons à l’argument “carte cashless”. Les organisateurs faisant le choix de ce format ont la possibilité de réutiliser les supports d’une année sur l’autre, limitant drastiquement la production de matériel, mais aussi permettant de belles économies sur les coûts de fabrication. Il est de plus en plus fréquent d’ailleurs de voir ces cartes consignées, permettant à l’organisateur de les garder pour les utiliser l’année suivante.