Rencontre avec Stella, technicienne cashless
Tu es technicienne cashless sur les festivals un peu partout en France, aujoud’hui à l’Insane. En quoi consiste ton travail ?
Mon travail consiste à assurer la prestation cashless pour les festivals en amont et pendant toute la durée de ces derniers. Il s’agit de déployer et gérer les terminaux cashless aux bars, aux foodtrucks, aux banques cashless ou à l’entrée. En clair, sur tous les lieux qui utilisent le dispositif cashless. Mes collègues et moi nous assurons que le personnel et les bénévoles soient formés, qu'ils aient une bonne compréhension du produit et du système, qu’ils soient à l’aise et rassurés. Nous sommes disponibles en amont pour préparer la prestation, et pendant l’événement pour accompagner le déploiement du cashless. Je suis présente pour écouter les besoins des bénévoles et des équipes s'ils ont des questions ou des difficultés. Nous restons disponibles s’il faut modifier un article ou son prix, par exemple. Nous nous assurons aussi que tout fonctionne, que tout soit raccord entre les informations fournies en amont et la réalité du terrain. Enfin, je reste à l’écoute pour m’assurer que les festivaliers n’aient pas de problèmes avec leurs transactions.
Comment s’organise le travail d’équipe entre les techniciens et les organisateurs des événements, de manière à coordonner les informations ?
Le plus important, c'est de bien avoir les coordonnées des différents responsables, des coordinateurs, mais aussi de s'assurer que les informations passent à notre niveau dans notre équipe, puis avec tous les acteurs du festival afin de répondre à leurs besoins en temps réel. Nous nous répartissons les tâches en amont entre nous, puis nous recensons les informations concernant le festival de manière à être parés à tout instant.
Qu’est-ce qu’il faut préparer en amont du festival pour que tout soit prêt le jour J ?
Rien ne doit être laissé au hasard. On prépare tout le matériel, les terminaux mais aussi le back office. Nous préparons toute la partie technique, celle que les organisateurs ou les festivaliers ne voient pas forcément. L’idée, c’est que tout soit fluide et clair. Ensuite, nous configurons tous les terminaux et les puces cashless que l’on va déployer, nous nous assurons d’avoir tout le matériel en nombre suffisant. À l’arrivée sur site, tout doit être chargé et configuré pour qu’il n’y ait plus qu’à former les équipes après leur avoir distribué le matériel.
Les festivals, de manière générale, nécessitent un certain nombre de techniciens sur place. Il y a différents rôles entre les techniciens ?
On essaye de se partager les tâches au maximum. Évidemment, plusieurs requêtes vont tomber en même temps pendant les périodes de rush. D’un côté, il y a ceux qui déploient les terminaux pour le lancement du festival à l'ouverture, de l’autre, la gestion des changements de dernière minute. Pour s'assurer que tout se passe bien, notamment au lancement, nous restons aux côtés des équipes. Ensuite, nous gardons une astreinte technique sur différents points stratégiques, lesquels diffèrent en fonction des événements. Une partie de l’équipe est sur le terrain et se déplace sur les points cashless, l’autre partie reste disponible à la base pour assurer les besoins du back office. Ainsi, on peut répondre aux questions techniques sur le terrain, mais aussi assurer un service qui ne se voit pas forcément mais qui est tout aussi nécessaire.
Les bénévoles sont formés à la solution, mais il y a toujours des cas particuliers, et c’est là que vous opérez.
Exactement. Nous sommes là pour répondre aux besoins techniques plus poussés que les bénévoles ne sont pas en mesure de gérer par eux-mêmes. Nous cherchons toujours à rassurer et à prendre en charge les besoins, quels qu’ils soient. Grâce à la préparation en amont, les litiges sont quand même assez rares. Dans tous les cas, on nous voit toujours un peu partout, nous faisons des rondes pour s’assurer que tout va bien.
En plus des bénévoles, il faut rassurer les food trucks, qui ne sont pas toujours habitués à cette solution. Avec le cashless, les recettes sont centralisées et ils peuvent avoir des interrogations. Ils ont toujours accès à leur trésorerie, récupèrent l'intégralité de leurs bénéfices et font même plus de ventes grâce à la rapidité de la solution. Certains sont parfois réticents, mais nous sommes là pour eux. Après quelques heures d'utilisation, ils retrouvent la confiance et sont heureux de la prestation !
Quelle est la mission que tu préfères, sur l’Insane comme sur les autres festivals ?
J’aime beaucoup être là pour recueillir les informations et faire le lien entre les différents responsables, les équipes du festival et nos propres équipes. J’adore m'assurer qu'on puisse répondre dans l'instant T, que ce soit fait rapidement. Voir que la satisfaction est au rendez vous est un peu la clé de notre métier. Nous essayons toujours d’être rapides, de faire en sorte que les gens soient contents et que les festivaliers passent un bon moment.
D’après toi, pourquoi le cashless est privilégié à la carte bleue, et notamment au sans contact ?
Avec le cashless, le paiement est instantané et l’organisateur voit toutes ses données en temps réel. Il y a un suivi de la consommation en temps réel et des stocks disponibles. Les stands peuvent gérer à tout moment leurs articles, voir ce qui sort et ce qui rentre, s'ils ont des besoins de changer les prix ou d’ajouter des articles. Tout se fait instantanément grâce au cashless. Avec un paiement en carte bleue, tu ne peux pas vraiment savoir avant la fin ce qui se passe, quels sont les produits les plus consommés par exemple. Tu peux bien sûr, le voir avec les écoulements des stocks, mais le cashless apporte de la précision et de l’instantanéité. En plus, tout est centralisé, ce qui est un plus énorme.
Le festivalier peut quant à lui suivre ses consommations en temps réel. Encore aujourd’hui sur l’Insane, on a eu l'exemple d’une personne qui cherchait à savoir ce qu’elle avait consommé la nuit précédente. Elle a pu consulter tout son historique et se rendre compte point par point où et quoi elle a consommé. Les festivaliers peuvent aussi se mettre des limites, grâce au rechargement. Ils n’ont plus à sortir leur carte bleue, ce qui apporte de la sécurité en plus d’être très pratique.
Quelles sont les qualités requises pour être technicien ou technicienne cashless ?
Il faut aimer le contact avec les autres. Entre les festivaliers et les organisateurs, tu vois beaucoup de monde tout le temps. Tu es en contact avec tous les acteurs du festival. Donc il faut aimer le contact. Il faut aussi aimer l'organisation, le fait qu'il y a des moments où ça va être intense et où l’on va courir un peu partout. En général, il faut apprécier la satisfaction de la tâche effectuée rapidement et correctement.
La prestation est similaire sur tous les événements ?
Pas du tout, ça dépend vraiment de l'organisateur, de son association ou entreprise, du type de musique et du style de festivalier. C’est très différent à chaque fois. C'est aussi ce qui rend ce métier intéressant. D'un festival à l'autre, on n'a pas du tout la même expérience. C'est vraiment des découvertes à chaque fois.
En dehors de ton métier, qu’est-ce que tu aimes faire ?
Je fais beaucoup de choses, mais une des choses que j’aime le plus, c'est l'illustration, le dessin, les jeux vidéo. La liberté de mon métier est qu’elle me permet d’avoir plusieurs vies.