Sport masculin vs féminin : pourquoi un tel écart de moyens et d’audience ?
Le premier match des Bleues, diffusé sur TF1, a ainsi rassemblé 3,2 millions de téléspectateurs : un record d’audience pour le rugby féminin en France battu ce samedi lors de la demie finale les opposant au pays hôte. 3,8 millions de téléspectateurs ont donc assisté à la défaite de nos françaises. Comme le souligne la deuxième ligne Manae Feleu, on ne dit pas « rugby masculin » quand on parle des hommes. Alors pourquoi devrait-on encore préciser « féminin » quand on parle de ce sport joué par des femmes ?
Un engouement… encore fragile
Ce succès médiatique cache pourtant une réalité plus contrastée. En dehors des grandes compétitions internationales, la couverture des championnats féminins reste faible, et les structures professionnelles quasi inexistantes.
- En rugby, il n’existe pas de club clairement identifié comme « professionnel féminin ».
- Le championnat Élite 1 regroupe dix équipes, mais seules quelques joueuses bénéficient de contrats fédéraux.
- La plupart doivent encore jongler entre leur passion et une autre activité professionnelle pour subvenir à leurs besoins.
À l’inverse, le sport masculin bénéficie depuis longtemps de financements massifs, de sponsors puissants et d’infrastructures capables de remplir stades et arénas.
Le paradoxe du public
Ce qui frappe, c’est que la demande est bel et bien là. Le nombre de licenciées dans de nombreux sports (football, handball, volley, rugby…) ne cesse d’augmenter. Les compétitions internationales féminines rassemblent de larges audiences télévisées, et lorsque des matchs sont organisés dans de grands stades, les spectateurs répondent présents.
On l’a vu récemment avec :
- Le record d’affluence pour un match de football féminin au Camp Nou (plus de 90 000 spectateurs pour Barça – Wolfsburg en Ligue des champions).
- Les salles pleines pour l’équipe de France de handball féminin lors des championnats d’Europe et du monde.
Le problème n’est donc pas l’absence de public, mais bien le manque d’investissement structurel et médiatique pour accompagner cet engouement.
©LesMariannes92
Comment les organisateurs peuvent agir
Chez Billetweb, nous constatons chaque année l’intérêt croissant du public pour le sport féminin. En effet, les clubes que nous accompagnons rassemblent le même nombre de spectateurs que des clubs masculins àniveau équivalent. En plus de pouvoir s'appuyer de plus en plus sur des sponsors plus en plus grand souhaitant soutenir le sport féminin, la billetterie est également un levier pour transformer l'engouement en affluence réelle dans les stades et les salles. La billetterie en ligne pour ces clubs permet :
- de proposer un accès simplifié et un parcours d'achat compréhensible : en proposant une billetterie fluide en ligne, disponible sur mobile, pour lever les freins à la venue.
- une tarification adaptée : en mettant en place des tarifs familiaux ou des offres groupées pour inciter de nouveaux publics à découvrir ces clubs et compétitions.
- de la visibilité : en intégrant directement la billetterie dans les campagnes de communication (réseaux sociaux, newsletters, sites officiels) pour maximiser la conversion.
- une expérience spectateur : en utilisant la billetterie comme point de départ pour enrichir l’expérience et fidéliser les spectateurs.
Un match bien organisé et bien communiqué n’a pas de raison de ne pas remplir sa salle surtout quand le spectacle est déjà au rendez-vous sur le terrain.
Une comparaison malsaine
Le sport féminin souffre de sa comparaison avec son homologue masculin. Souvent critiquée par certains et toujours comparée, la pratique d’un même sport par deux sexes différents aura forcément des spécificités pour chacun (pas obligatoirement dans tous les sports). Le sport féminin quel qu’il soit ne doit pas se construire en miroir de ce qu’on connaît chez les hommes mais doit faire sa propre place en traçant sa propre route. Le rebranding récent de la section féminine de l'olympique de Marseille devenant “Les Marseillaises” en est l’exemple parfait. Se construire autour d’une identité propre, bien évidemment proche de ce que représente le club mais avec des visuels, des discours et des combats propres à elles. Cela permet également d'arrêter la mention d’OM Féminin mais de pouvoir les identifier sans précision inutiles. Cela avait déjà été fait il y a quelque temps par l’Olympique Lyonnais renommant leur équipe “les Lyonnes".
©omfeminines
Allons de l'avant !
Le sport féminin n’a pas à « prouver sa valeur ». Les audiences, l’engouement et la qualité du jeu parlent d’eux-mêmes. Ce qu’il manque aujourd’hui, ce sont des moyens à la hauteur de cette passion : structures professionnelles, médiatisation continue, et stratégies de remplissage efficaces.
C’est aussi le rôle des organisateurs, clubs et fédérations de mettre en place les bons outils pour permettre au public d’être au rendez-vous. Chez Billetweb, nous croyons que chaque événement mérite sa place, et que le sport féminin est un formidable vecteur d’émotion et de rassemblement.
Et si la prochaine étape, c’était de ne plus comparer mais simplement de remplir les tribunes pour célébrer le spectacle ?
