Rencontre avec la SMAC Tandem 83
Comment s’est créé le projet de Tandem 83 ?
Cyrielle : Le projet est né en 2001 de la main de deux associations qui travaillaient sur les musiques actuelles sur le territoire, avec au départ une co direction. Elles ont fusionné à la demande du département pour créer une SMAC départementale pour que nous puissions bénéficier d’un niveau de subvention suffisant. Nous sommes nomades et n’avons pas de salle : nous programmons sur l’ensemble du département du Var, ce qui est atypique pour une SMAC.
Vous travaillez donc avec plusieurs salles.
Cyrielle : On travaille avec les organisations chez eux : nous collaborons avec des associations, des structures culturelles, des centres culturels… On essaye d’être présents sur tout le territoire pour pouvoir mailler l'ensemble du département, depuis les zones rurales aux zones plus denses. Dans l’agglomération, nous programmons des concerts dans des grosses salles, et dans des petites salles en secteur rural.
Au final, vous avez réuni tous ces lieux au moyen du statut de SMAC ?
Cyrielle : C'était une volonté du Département qui a porté le projet et une fois que les statuts étaient faits, que les dossiers étaient montés, on a obtenu le label SMAC en 2004, soit trois ans après le début du projet. C’est un statut qui prend du temps pour être mis en place. Comme on n'a pas de salle en fixe, on travaille beaucoup en partenariat, sur le département comme sur l’agglomération.
Dans les SMAC, il y a toujours des grosses demandes d'artistes. C'est à dire que souvent vous avez beaucoup d'artistes qui veulent jouer sur les SMAC. Comment vous gérez ça ? Comment ça se passe ?
Cyrielle : Le programmateur va principalement sélectionner des artistes signés et qui sont dans des labels, ou qui ont des boîtes de prod. Nous, on a fait de notre spécificité une force : comme on a plusieurs salles, la programmation s’adapte à chaque lieu. Pour les artistes locaux, on organise des commissions d'écoute. On récupère tous les dossiers reçus et on se réunit avec les membres de l'équipe et des gens extérieurs, des ingé son, des programmateurs… On essaye de répondre au maximum aux demandes.
Cyrielle : Pour les artistes émergents, on privilégie la région. Ça fait partie de notre cahier des charges en tant que SMAC, qui dispose d’un pôle accompagnement.
Qu’est-ce que ce cahier des charges ?
Cyrielle : Depuis le début du projet, nous avons trois pôles historiques (diffusion, action culturelle et accompagnement). Depuis 2017, nous avons développé la formation professionnelle, rattachée au pôle accompagnement.
Pour le pôle diffusion, nous organisons une soixantaine de concerts par an, toutes esthétiques confondues. On a également produit six concerts pédagogiques, qui alternent entre musique live et partie plus historique.
Vous êtes une équipe de combien pour gérer ça ?
Cyrielle : Nous sommes dix permanents au total, dont quatre pour le secteur communication, billetterie et accueil. On travaille beaucoup avec des services civiques aussi, qui nous permettent de rester ancré avec la jeunesse. C'est hyper important pour nous parce qu'ils nous font remonter même par rapport aux choix esthétiques et de programmation.
Étant donné que vous avez plusieurs lieux, que vous faites énormément de concerts, la billetterie est un enjeu important pour vous. Quels sont les points nécessaires pour une bonne billetterie ?
Rémy : L'intérêt, c'était déjà de développer les relations publiques. Avant, on avait une billetterie papier et la donnée était perdue. On est passé à la billetterie en ligne et propre en 2014 pour conserver et développer le lien avec les publics, pour pouvoir garder un lien avec eux après le concert. Ce que moi je développe en billetterie, c’est vraiment un rapport humain : dans les musiques actuelles, il est plus facile de nommer les gens par leur prénom. Ils redeviennent des humains et pas juste des gens qui viennent voir un spectacle. Donc c'est vraiment cet aspect là en billetterie qui était important, récupérer ces noms, tous ces gens qui qui étaient des inconnus et qui deviennent des vraies personnes.
Étant donné que vous avez plusieurs lieux, comment gérez-vous ? Par exemple, je sais que vous avez un système d'adhésion. Quel est votre fonctionnement là dessus ?
Rémy : Comme nous sommes une association, ce n’est pas un abonnement, mais une adhésion à la structure. C'est pas tout à fait le même rapport. Les gens défendent le côté culturel, sont attachés au projet et souvent au lieu. On a un théâtre en particulier où les spectateurs vont, ils nous connaissent depuis une dizaine d'années. Ils sont adhérents chez nous. On les gère par le biais des guichets Billetweb.
Du coup, depuis combien de temps vous êtes passés chez Billetweb ? Et qu'est ce qui vous a motivé à ce changement ?
Rémy : On est passé chez Billetweb juillet 2022 car vous proposiez l'option de panier. On fonctionne en saisons et beaucoup de gens achètent parfois plusieurs entrées d’un coup. Avant, sans cette option, cela obligeait les participants, à faire plusieurs fois la manipulation, à entrer plusieurs fois leur carte bleue… Avec Billetweb, on sait que s’ils veulent acheter toute une saison à un endroit, un concert à droite, un concert à gauche et ailleurs, c'est possible. Ce qui a fait poussé le choix de Billetweb comme solution, c'est l'option de création de plans. Il y a deux théâtres avec lesquels je travaille, le Théâtre Liberté à Toulon et le Théâtre à Draguignan. Les deux proposent du assis placé. Avant Billetweb, nous ne pouvions pas le faire. Je ne pouvais pas vendre de billets sur le quota des salles. N'étant pas utilisateur de la solution Sirius, je ne pouvais plus avoir de guichets déportés et travailler sur leurs scènes. Avec cet outil de création de plans de salle à la main et gratuit, je peux le faire et récupérer de la data. Et en plus, comme les codes barre sont compatibles avec les lecteurs Sirius, nous n’avons pas à rééditer de billets. Nous pouvons directement au contrôle de salle pour pouvoir entrer. Après, il y a le tarif : nous pouvons faire économiser aux gens une partie des frais de location qui est quand même beaucoup plus bas que la moyenne.
Le tarif est un point important pour vous en tant que SMAC, avec plusieurs lieux et plusieurs offres ?
Rémy : C'est déjà déterminant par défaut d'avoir son propre système de billetterie, moins cher que les revendeurs classiques. Billetweb propose un tarif plus bas, je trouve que c'est juste par rapport aux spectateurs. On voit moins une différence flagrante entre le prix aux guichets physiques, sans commission, et le tarif en ligne. Quand les spectateurs viennent et prennent une place à l’entrée, alors que leurs amis ont pris en ligne, il peut y avoir un moment de blanc où ils regardent la valeur faciale de leur billet. Il y a souvent une grosse différence entre les deux, parfois supérieure à 1 €, voire jusqu’à 2 €. On sent qu’aujourd’hui, ce point peut être bloquant, peut être plus qu’avant le COVID. Ça arrive quasiment systématiquement. Donc je trouve que c'est plus juste pour tous les utilisateurs.
C'est intéressant pour nous de comprendre comment vous utilisez les distributeurs et quelle part ça prend dans vos ventes. Comment ça s'articule aujourd'hui ?
Rémy : Ça va être dépendant des lieux, des esthétiques et des publics touchés. Chez nous, dans le Sud, on a encore une grande habitude de l'utilisation de SeeTickets, alors qu'il y a d'autres endroits en France où des SMAC se passent de revendeurs. Ils sont identifiés avec leur billetterie et n’ont pas besoin de revendeurs ou de distributeurs. Ici visiblement, il y a encore une très grande habitude de SeeTickets, même si proportionnellement, si je regarde mes statistiques, progressivement, on est entre la moitié et les deux tiers de vente en ligne chez nous. On récupère un flot de public.
On sent une évolution post covid dans ce sens là ?
Rémy : Ça a commencé un peu avant 2018, à partir du moment où on a commencé à être identifié et à vendre sur notre propre site. Dès que les publics savent qu’ils peuvent acheter des places chez nous, ils ne vont pas ailleurs. Comme on peut améliorer les URL des billetteries primaires en les retravaillant, on améliore le référencement. Visiblement, au fur et à mesure des années, nous commençons à baisser les quotas sur les billetteries externes.